Petit retour sur cette grande voie. Michel rêvait de faire la Verte, mais j’étais pas motivé pour refaire le Couturier parcouru avec Steph il y a 10ans alors je lui propose la goulotte Naïa, l’une des plus belles selon Damilano. Il répond dans la seconde, il est au taquet et surmotivé!
Pas de CR sur cette depuis 2015, ni trop d’info à l’OHM… sauf que la plupart des itinéraires sont secs. Donc ça va être un peu l’aventure, mais au moins on a la garantie d’être tranquille! Michel prend des photos depuis le parapente dans la semaine, impossible de voir la goulotte en elle-même, mais on voit au moins un mince filet blanc au dessus de la Rimaye qui est de bon augure…
WE de beau avant deux dégradations météorologiques et sanitaires annoncées, alors c’est parti. On est en 2021 alors on part de Chamonix à pied pour la Charpoua, soit une mise en bouche de ~1900m de D+ avalé en 6h avec nos gros sacs.
Le refuge est au top, avec cuisinère et bonbonne de Gaz pour faire fondre de l’eau. Seul bémol un gros nuage qui s’invite l’après-midi et s’accroche dans le bassin, du coup on se les caille. De toute façon, on s’hydrate, on s’alimente, et on file vite sous les couvertures au dodo pour un réveil prévu à 1h du matin.
Dimanche matin, 1h d’approche à ski de la rimaye, que Michel franchit aisément tout à gauche. Ensuite le filet blanc observé de loin tient ses promesses, ça passe tout en glace par la variante directe parfois annoncée en M4. Tcheu en plus les flutes de glaces à la frontale c’est trop beau.
Passé ce 1er crux, on sait qu’on doit partir dans un grand couloir-goulotte à gauche alors on y va un peu à vue, même s’il fait encore nuit noire. On remonte un bon moment en tendue des pentes de neige tantôt dures tantôt glacées avec quelques broches et friends ici ou là. Puis le jour pointe peu à peu le bout de son nez quand on arrive au pied du ressaut de la « cascade » annoncé en 4+ glace. Pour le coup c’est bien sec, mixte au début puis avec une fine langue de glace bien dure. C’est assez technique mais hyper intéressant à grimper, ça protège avec des friends et quelques broches, et en 60m on est sorti de ces difficultés.
S’ensuivent des pentes de neige inconsistante/mixte pas si facile pour déboucher sur l’arête. L’ambiance change de ton entre le vent bien frais et la glace noire du Nant Blanc. On arrive à contourner le Croux (pas le crux ;-)) par le Sud et bingo on voit la fin jusqu’au sommet.
Mais cette dernière partie nous a pris du temps et on sprint pas non plus à 4000, donc on arrive au sommet vers 12h. Pas trop de vent, vue de ouf à 360, trop belle la vie.
Un ptit coup de tel qui mouille les yeux puis on attaque l’interminable descente du Whymper. Y aurait moyen de skier le tiers du haut, mais on préfère filer en rappel pour pas refaire X manips. Quelques heures et tranches de saucissons plus tard, on file à ski dans le nuage sur le couvercle. On descend ensuite le mauvais canyon, et on le remonte donc pour prendre le bon (mouarf quand on aime on ne compte pas ;-)). Arrivé à 19h30 au parking, presque à l’heure pour le couvre-feu après une bonne journée de 18h qui masse les cuisses et les épaules.
Pour la pizza-bière d’après-course, bah faudra attendre une nouvelle époque :-/, mais au moins on aura profité d’une magnifique voie à l’abri de la foule. Pas mal pour notre seulement 2ème course en Montagne ensemble, merci Michel!
Eh mais les machines ! Bravo, bien joué et merci pour le partage !
Trop jolie, bien fait redécouvrir cette petite goulotte! Bien joué!