C’est l’année des projets et celui-ci date d’il y a très longtemps… La mythique traversée des arêtes du Zinalrothorn au Weisshorn. Les dernières précipitations dataient du week-end précédent et la chaleur était de retour, donc on s’est dit « feu-flamme »!
Mais déjà en montant à la Rothornhütte on découvre que le Mettelhorn (3406m!) est tout blanc! Depuis la cabane on ne voit pas le sommet du Zinalrothorn, mais les différents compte-rendus du jour de la part d’autres alpinistes ne nous font pas trop rêver: 4 personnes ont fait demi-tour à l’Arbengrat à cause de la neige, parfois jusqu’à hauteur de hanche, un guide qui a renoncé à la Rothorngrat et a fait la voie normale du Zinalrothorn, dit que les conditions étaient hivernales et que c’était limite… Donc on se dit qu’on va voir et au pire qu’on fera la voie normale.
On se lève avec la meute vers 4h et efficace comme on est, on part loin devant les autres. Aux premières lueurs du jour, on se trouve à la Frühstücksplatz d’où on aperçoit le Rothorngrat tout sec et rouge sur son versant sud-est. Départ!
Après une traversée facile et une remontée dans du caillou pourri on rejoint l’arête. Les rochers de l’arête exposés au nord-ouest sont encore partiellement enneigés, mais globalement ça a l’air de passer. On est tout seul, les autres cordées ont décidé d’empreinter la voie normale. La grimpe est superbe, le rocher exceptionnel et on se fait plaisir malgré le vent froid qui nous interdit d’enlever les gants.
A un moment donné, alors que Louis est en tête, je vois tomber quelque chose dans la face sud du Zinalrothorn, étrangement sans faire trop de bruit. Vite je me rends compte que c’est une personne…
Choqués nous prévenons nos proches et après 10 minutes l’hélico apparaît. Après quelques manoeuvres les 3 coéquipiers sont evacués et le cadavre ainsi que ses affaires récupérés.
Choqués nous prévenons nos proches et après 10 minutes l’hélico apparaît. Après quelques manoeuvres les 3 coéquipiers sont evacués et le cadavre ainsi que ses affaires récupérés.
Plus tard on apprendra qu’ils étaient en train de monter non encordés sur un itinéraire où il y a des spits tous les 10 mètres…
Les 4 cordées qui étaient proches ou même en-dessous! de l’accident (à 20 cm du gars qui tombe) font demi-tour tout de suite. Nous, nous sommes obligés de poursuivre notre arête.
On finit par atteindre le sommet vers 10h30. Le dernier bout d’arête et l’arête nord sont bien enneigés et la suite, pointes de Moming, Schalihorn et Weisshorn ont l’air d’être bien blancs. En plus après l’accident auquel on a assisté on est plutôt enclin à faire demi-tour aussi. Nous descendons par la voie normale, qui n’a vraiment rien de joli et encore moins avec des t’aches de sang partout…
On finit par atteindre le sommet vers 10h30. Le dernier bout d’arête et l’arête nord sont bien enneigés et la suite, pointes de Moming, Schalihorn et Weisshorn ont l’air d’être bien blancs. En plus après l’accident auquel on a assisté on est plutôt enclin à faire demi-tour aussi. Nous descendons par la voie normale, qui n’a vraiment rien de joli et encore moins avec des t’aches de sang partout…
On est quand même resté sur notre faim (deuxième but neige au Weisshorn…). Les jours qui suivent on observe la météo et les prévisions de chutes de neige pour les prochains jours et 5 jours plus tard on decide de retenter. On remonte à la Rothornhütte, on remange exactement le même menu et on se relève à 4h… cette fois-ci on passe par le Oberäschhorn pour accéder au glacier de Hohlicht. Avec le jour qui se lève on se retrouve dans un cirque super sauvage avec en face de nous les Mischabel où le soleil se apparaît pile entre le Täschhorn et le Dom. On est halluciné par la beauté de ce cadre et l’occasion qu’on a d’en profiter puisqu’on ne fait que marcher sur glacier à ce moment là.
La montée au Schalihorn est graduelle et finit par une pente assez raide en neige. Une fois sur le sommet nous comprenons les 5h indiquées par le topo, une interminable suite de gendarmes nous attend. A part le tout début et la fin de l’arête le rocher est assez solide en restant sur le fil. La grimpe n’est pas facile, la concentration au top et on se tape même un saut autour d’un angle pour éviter un rappel et un autre saut style Ecandies.
Contents nous arrivons au bivouac et nous profitons d’une sieste bien méritée. Quand on se lève le soir, on est plus seul, un guide et son fils sont en train de préparer leur soupe. On attendait encore une troisième cordée venant du Zinalrothorn, mais apparemment la Rothorngrat leur a suffi…
Contents nous arrivons au bivouac et nous profitons d’une sieste bien méritée. Quand on se lève le soir, on est plus seul, un guide et son fils sont en train de préparer leur soupe. On attendait encore une troisième cordée venant du Zinalrothorn, mais apparemment la Rothorngrat leur a suffi…
Le lendemain on part avant le lever du jour dans du terrain facile en suivant les 100 cairns qui nous mènent jusqu’à une brêche sur l’arête. Nous dépassons l’autre cordée sur les premiers 20m de l’arête et on sera seul tout le reste de la journée. La grimpe est assez exigeante et les highlights sont un mur vertical de 20m, une vire avec le cul dans le vide sans prises de pieds (bon, là j’admets, j’ai dû me tromper d’itinéraire…) et un dièdre esthétique tout à la fin.
Après 5h d’escalade, émerveillé par le chemin parcouru on admire le paysage et surtout le siège autour du sommet du Bishorn par une trentaine de cordées.
Nous traînons pas, car la descente est encore longue. Après une partie d’arête mixte puis de neige raide, ça continue en rocher par une succession de gendarmes. A gauche de nous, la face nord plonge de 1000m sur le Bisgletscher et ça paraît skiable (si on fait abstraction du grand sérac qui domine la face…).
Nous traînons pas, car la descente est encore longue. Après une partie d’arête mixte puis de neige raide, ça continue en rocher par une succession de gendarmes. A gauche de nous, la face nord plonge de 1000m sur le Bisgletscher et ça paraît skiable (si on fait abstraction du grand sérac qui domine la face…).
L’arête est très plaisante, nous sommes étonnés en bien par la qualité du rocher et de la grimpe. Au moment où on quitte l’arête pour descendre dans le versant sud on pense en avoir fini, car c’est moin raide et un début de chemin se dessine. Mais 2 rappels et la désescalade d’une rivière plus tard, l’exclamation de Louis en jetant un coup d’oeil par dessus son épaule « cette montagne, c’est un monstre » le Weisshorn il la mérite!
Bravo les gars ! Belle course !